Le métier du TS chez Baker Tilly France #1
Vous retrouverez l'interview complète de Salomon Mamane, Analyste Senior chez Baker Tilly France qui revient en détail sur le métier et l'industrie du TS en France.
9/8/202510 min read


PARIS, FRANCE, 9 septembre 2025 - Success TS x Baker Tilly France - Interview.
Nous lançons une nouvelle série pour cette rentrée, « Le métier du TS chez XXX ».
L’objectif est de vous donner le plus d’informations et le plus de valeur ajoutée sur le métier du Transaction Services à travers l’œil d’un(e) professionnel(le).
Nous avons eu la chance de réaliser une interview avec Salomon Mamane, Analyste Senior en Transaction Services au sein du cabinet de Baker Tilly France à Paris.
1- Présentation de ton parcours et de de tes expériences professionnelles
Merci pour l’invitation, c’est toujours un plaisir de pouvoir échanger sur mon parcours et sur le métier du Transaction Services.
Je m’appelle Salomon, j’ai 29 ans et je travaille aujourd’hui en Transaction Services chez Baker Tilly, où j’interviens sur des missions de due diligence financière, côté acheteur comme côté vendeur.
Mon parcours a été assez progressif : après un cursus en finance à la Sorbonne, j’ai intégré le programme grande école de l’EMLyon. J’ai eu l’occasion de travailler chez Paragon Capital, un fonds d’investissement Real Estate basé à Shanghai lors de mon échange étudiant dans le cadre de mon cursus, ce qui m’a donné une première vision du monde du private equity et des enjeux côté investisseur.
Par la suite j’ai débuté ma carrière en audit financier chez Deloitte, où j’y ai passé trois ans. Cette période m’a permis d’acquérir une vraie rigueur dans l’analyse comptable et financière, avec une forte exposition à des groupes industriels et des opérations de LBO.
C’est ce fil conducteur qui est de comprendre les entreprises en profondeur pour accompagner les décisions stratégiques qui m’a amené vers le Transaction Services où j’évolue désormais depuis près d’un an.
Aujourd’hui, je combine mon expérience d’auditeur, ma sensibilité aux enjeux transactionnels et mon goût pour l’analyse terrain afin d’accompagner nos clients dans leurs projets de croissance ou de cession.
2- Pourquoi avoir poursuivi en Audit chez Deloitte ? Après l’audit pourquoi avoir décidé de faire du TS ?
J’ai choisi de commencer ma carrière en audit chez Deloitte car c’est une excellente école pour structurer sa réflexion, développer une vraie rigueur technique et acquérir une compréhension fine des états financiers. On y travaille dans un cadre normé, avec des livrables encadrés par une obligation réglementaire, ce qui pousse à une grande exigence de précision et de méthode.
En TS, on ne travaille plus dans un cadre de conformité, mais dans un cadre d’analyse stratégique. L’objectif, ce n’est plus de certifier des comptes, mais d’identifier ce qui est réellement récurrent, ce qui crée de la valeur, et ce qui peut impacter une opération.
C’est cette bascule du contrôle à l’analyse utile qui m’a donné envie de faire le switch. Le TS permet de capitaliser sur les réflexes d’auditeur tout en se confrontant à des contextes variés, des enjeux concrets, et des interlocuteurs plus directement impliqués dans les décisions.
3- Présentation de Baker Tilly et processus de recrutement
Baker Tilly, c’est un cabinet de conseil et d’audit internationale, une forte implantation en régions et une croissance continue sur les métiers du deal.
Le département Transaction Services est en plein développement, avec une équipe dynamique qui intervient aussi bien sur des opérations mid-cap que sur des PME, pour le compte de fonds d’investissement, d’industriels ou de dirigeants.
Ce qui différencie vraiment Baker Tilly selon moi, c’est l’équilibre entre exigence technique et proximité humaine. On est exposés rapidement, on apprend beaucoup sur le terrain mais dans un environnement où l’on reste très accessibles entre nous.
Sur le processus de recrutement, il se fait généralement en deux étapes : un premier entretien RH assez classique, puis quelques entretiens opérationnels avec des seniors, managers ou associés.
Les entretiens techniques peuvent inclure une étude de cas ou un test de logique, mais l’accent est surtout mis sur la capacité à structurer une réflexion, à comprendre des comptes, à avoir une curiosité sincère pour les entreprises et leurs modèles économiques.
Au-delà des compétences, je dirais que ce qu’on valorise chez Baker Tilly, c’est aussi la capacité à s’intégrer à une équipe qui fonctionne bien, à prendre des responsabilités rapidement, et à rester humble même quand on monte en compétences.
4- Conseil pour bien se préparer pour les entretiens en TS, expériences et profils valorisés pour un poste en TS
Pour bien se préparer à un entretien en TS, il faut travailler deux axes : la technique et la posture.
Côté technique, il faut évidemment maîtriser les bases, lecture d’un compte de résultat et d’un bilan, compréhension des agrégats financiers comme l’EBITDA, la variation de BFR, la trésorerie/dette nette, etc. On peut aussi vous tester sur des retraitements types : IFRS 16, management fees, impacts non récurrents…
Il ne faut pas hésiter à s’entraîner sur des cas pratiques ou à relire des rapports de VDD disponibles en ligne pour se familiariser avec le style et les analyses attendues.
Côté posture, ce qu’on attend c’est quelqu’un de structuré, curieux, capable de formuler une opinion, même simple, sur une entreprise. On valorise beaucoup les profils qui posent les bonnes questions, qui font le lien entre les chiffres et la réalité opérationnelle.
En termes de parcours, l’audit reste une très bonne école pour arriver en TS, notamment pour la compréhension des états financiers, la rigueur et la capacité à tenir des délais. Mais on voit aussi des profils venant d’autres métiers de la corporate finance comme le M&A, la valo ou même du restructuring, à partir du moment où ils ont ce regard analytique et un bon niveau d’implication.
Enfin, je dirais qu’il faut montrer qu’on a compris ce qu’est vraiment le métier : ce n’est pas juste faire des calculs, c’est produire une analyse utile, dans des délais souvent très courts, pour aider un investisseur ou un dirigeant à prendre une décision.
5- Présentation du métier et journée type à la fois côté Junior et côté Senior
En Transaction Services notre métier consiste à analyser la situation financière d’une entreprise dans un contexte de deal, ça peut être une acquisition, une cession, une levée de fonds…
Concrètement, on intervient sur des délais courts, pour produire une analyse claire, structurée, et utile à la prise de décision. L’objectif, c’est de comprendre la performance réelle, la récurrence des résultats, les risques ou les enjeux de trésorerie.
Pour un stagiaire ou un junior, la journée type commence souvent par du traitement de données : retraitement de balances, analyses Excel, premiers travaux sur le chiffre d’affaires, le BFR, les charges. On monte vite en compétences et on est rapidement responsabilisé sur des sections du rapport.
Il y a également beaucoup d’échanges internes avec des points de structuration avec les seniors, managers et associés, des relectures, des sessions pour identifier les enjeux clés à faire ressortir. Et progressivement, le junior commence à participer à des calls clients ou à des restitutions.
Côté senior, la journée est rythmée par la gestion de mission. Cadrage avec le client, échanges avec les avocats ou les autres conseils, encadrement des juniors mais surtout relecture et synthèse des messages clés du rapport.
Le rôle du senior, c’est d’être le pivot, il fait le lien entre l’analyse produite, les attentes stratégiques du client et celles de la hiérarchie en interne. Il doit avoir un coup d’avance, challenger les chiffres, anticiper les questions et garantir que la restitution soit fluide, claire et percutante.
En résumé, c’est un métier très formateur où on apprend à aller vite, à structurer sa pensée et à devenir crédible auprès d’interlocuteurs de haut niveau assez tôt dans sa carrière.
6- Secteurs d'activités et types d'opérations pour lesquelles tu as travaillé
Depuis que je suis en TS, j’ai eu l’occasion d’intervenir sur une grande variété d’opérations, principalement smid-cap, pour des fonds d’investissement, des groupes industriels ou des dirigeants d’entreprise.
En termes de secteurs, j’ai pas mal travaillé dans l’industrie, notamment sur des dossiers liés à la fabrication ou à la transformation de véhicules, avec des enjeux de sous-traitance, de BFR et d’investissements industriels assez lourds.
J’ai aussi couvert des dossiers dans la distribution spécialisée, l’agroalimentaire, les services B2B ou encore le e-commerce. Chaque secteur a ses spécificités comme la saisonnalité du CA, structure de marge, niveau de CAPEX ou de BFR...
Sur les types d’opérations, j’ai travaillé aussi bien sur du buy-side, pour des fonds qui étudient une cible, que sur du vendor, où l’on prépare une société à la vente en sécurisant les messages financiers.
Ce qui est intéressant, c’est que sur certaines missions on va jusqu’à accompagner la stratégie de pricing ou le wording des points de négociation. On n’est pas juste en back-office mais aussi au cœur du deal. On voit directement l’impact de nos analyses.
Et c’est cette diversité, à la fois des secteurs, des clients et des typologies d’opérations qui rend le métier aussi formateur et stimulant au quotidien.
7- Rythme de travail, organisation d'une équipe, rémunération du cabinet
Le rythme en Transaction Services est assez soutenu, surtout en phase d’exécution. Les missions sont courtes, souvent deux à quatre semaines, avec des délais parfois serrés, donc il faut savoir être réactif et adaptable.
En période de pic, on peut faire des journées longues, mais ça reste très variable selon les dossiers et les équipes. Et contrairement à d’autres métiers, il y a souvent une vraie respiration entre deux missions, ce qui permet de récupérer.
Sur l’organisation d’équipe, on fonctionne en binôme ou trinôme : un stagiaire ou junior en charge du traitement des données, un senior et/ou manager qui structure et relit, un associé qui intervient sur les points clés et les restitutions.
L’ambiance est assez collaborative. On échange, on se challenge et les juniors montent vite en compétence car ils sont directement impliqués dans la production du rapport.
Côté rémunération, on reste globalement en ligne avec les standards du marché : une part fixe et une part variable qui varie selon les performances. La progression est rapide si on s’investit.
Ce qu’il faut garder en tête, c’est que la vraie valeur ajoutée du TS, c’est l’exposition. En peu de temps, on développe une compréhension transverse de nombreux business models, de logiques financières variées et d’enjeux transactionnels concrets.
8- Conseil pour décrocher un CDI en TS
Pour décrocher un CDI en TS, je pense qu’il faut d’abord comprendre ce qu’on vient chercher et ce qu’on va apporter.
Sur le fond, les cabinets recherchent des profils rigoureux, curieux, capables d’analyses pertinentes mais aussi d’initiatives. Il faut montrer qu’on sait lire des comptes, qu’on comprend les enjeux business derrière les chiffres et qu’on est capable de produire efficacement.
Mais au-delà des compétences techniques, ce qui fait souvent la différence, c’est la posture. Être structuré dans sa façon de penser, savoir poser les bonnes questions et surtout être fiable. Dans ce métier, si on te confie une section du rapport, il faut que ce soit carré.
Côté préparation, je conseille vraiment de bien travailler ses entretiens : comprendre ce qu’est une VDD, un BFR, un EBITDA retraité, mais aussi s’exercer à parler à voix haute, à structurer ses réponses et à montrer de l’intérêt pour les entreprises et leurs modèles économiques.
Avoir fait un stage ou une alternance en audit ou en TS est un vrai plus. C’est souvent un tremplin naturel. Mais ce n’est pas obligatoire. Si tu arrives avec les bons réflexes, une bonne énergie et une capacité à apprendre vite, tu peux avoir ta place.
En résumé, être solide techniquement, humble dans l’approche et proactif au quotidien. C’est ça qui te fait passer d’un bon profil à quelqu’un qu’on a envie d’intégrer durablement dans l’équipe.
9- Différence entre une Vendor Due Diligence et une Buy-Side Due Diligence
La différence entre une VDD et une BSDD tient avant tout à la position dans le deal.
La VDD est mandatée par le vendeur. C’est un rapport mis à disposition des potentiels acquéreurs pour sécuriser le process, gagner du temps et donner de la transparence sur la situation financière de la cible.
Dans ce cadre, notre rôle est d’analyser la performance historique, le niveau de récurrence, le BFR, la trésorerie nette, les retraitements d’EBITDA, mais aussi d’anticiper les questions des investisseurs potentiels.
On travaille avec le management, on construit un message cohérent et on prépare un document qui peut être partagé en data room. Il y a donc une dimension stratégique et de mise en forme plus poussée.
À l’inverse, en BSDD, on travaille pour le compte de l’acquéreur. L’objectif est de détecter les risques, de valider les hypothèses de business plan, d’ajuster les agrégats financiers pour les multiples de valorisation ou les garanties.
On a souvent moins de temps, moins d’accès à l’information et on doit être plus critique dans l’analyse. C’est une posture différente, plus orientée audit et prise de décision.
Donc pour résumer, la VDD c’est : « je montre ce que j’ai à vendre, de manière transparente et valorisante ». La BSDD, c’est : « je vérifie ce que j’achète, en essayant d’identifier les points d’attention ou de négociation ».
10- Débouchés après le TS
Le TS est un excellent tremplin, parce qu’on développe une vraie capacité d’analyse, une rigueur dans l’exécution, et une compréhension fine des modèles économiques et financiers.
En sortie de TS, les débouchés sont variés. Le plus naturel, c’est d’aller vers le private equity, surtout pour ceux qui ont un beau track record de missions buy-side. On y retrouve la même logique d’analyse mais avec une posture d’investisseur.
D’autres choisissent le M&A, en banque ou en boutique, parce qu’ils veulent être davantage exposés au process de négociation ou au montage de deals. Le passage par le TS donne un bon aspect financier qui est très apprécié dans ces environnements.
Certains rejoignent aussi des directions financières, que ce soit en FP&A, en contrôle de gestion ou même en tant que CFO dans des PME ou start-up. Le TS te donne un vrai avantage. Tu sais lire entre les lignes, poser les bonnes questions et structurer un raisonnement financier solide.
Enfin, pour ceux qui veulent rester dans le conseil, il y a aussi des passerelles vers le restructuring, le conseil en stratégie financière ou le transaction support chez les Big et les cabinets spécialisés.
En résumé et de ce que j’ai pu voir jusqu’ici, on peut aussi bien basculer côté investisseur, côté banque, côté corporate ou rester dans le conseil avec un positionnement plus senior. C’est une base extrêmement solide pour la suite.
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